APPRENTISSAGE: les grands axes de la réforme
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Pour développer l’apprentissage, le gouvernement a annoncé une vingtaine de mesures ce vendredi. Première d’entre elles : les branches professionnelles pourront décider des ouvertures des centres de formation des apprentis (CFA), qui étaient auparavant une compétence des régions. «Les CFA pourront développer rapidement et sans limite administrative, les formations correspondant aux besoins en compétences», a souligné le ministère du Travail. Quant aux régions, elles auront désormais «la responsabilité de l’orientation professionnelle», même si le Premier ministre, Édouard Philippe, a déclaré qu’il y avait «encore beaucoup de choses à affiner». Il a aussi reconnu que cette réforme donnait lieu à «d’intenses discussions» depuis le début de la concertation il y a trois mois. Quant au financement des CFA, il dépendra désormais du nombre de contrats, et a été simplifié avec la mise en place d’une «contribution alternance» pour remplacer la taxe d’apprentissage et la cotisation destinée aux contrats de professionnalisation. Un changement structurel profond qui a entraîné la colère des régions (voir encadré).
Autre changement de taille : l’apprentissage sera ouvert jusqu’à 30 ans, contre 26 actuellement et tout apprenti âgé de 18 ans bénéficiera d’une aide de 500 euros pour passer son permis de conduire, sans conditions. Bonne nouvelle pour les apprentis : Les jeunes de 16 à 20 ans toucheront 30 euros net de plus par mois. Par ailleurs, à partir de 26 ans, les apprentis ne pourront être payés en-dessous du Smic. Actuellement, ils sont rémunérés de 25 à 78 % du Smic, en fonction notamment de l’âge. Afin de lutter contre les ruptures de contrat en cours de route, les apprentis pourront continuer leur formation pendant six mois afin de ne «pas perdre une année». Les entrées pourront également se faire tout au long de l’année. Autre nouveauté : les partenaires sociaux vont désormais intervenir dans l’écriture des diplômes professionnels. Quant aux aides aux entreprises, au nombre de quatre, elles sont fusionnées. «Elles seront unifiées et ciblées sur les TPE et PME», a expliqué Muriel Pénicaud. Des mesures pour améliorer l’information des jeunes et des familles complètent ces annonces.
Alors que le chômage des jeunes reste très élevé et que certains métiers manquent de bras, l’objectif de 500 000 apprentis, fixé il y a des années, n’a jamais été atteint, malgré les mesures de soutien prises par les gouvernements successifs. On dénombrait 421 700 apprentis en 2017.